Cette restauration complète comprenait aussi la réfection «à l'identique» de la peinture extérieure de la locomotive. Et c'est là que l'Empa est intervenue. Dans le cadre d'un projet de recherche, dont elle a assumé une partie du financement, elle a procédé à des analyses approfondies afin de réunir des indications précises permettant de redonner à la peinture son aspect original sur la base de données historiques sûres.

Dans une première étape, on a procédé à des prélèvements d'échantillons en documentant avec précision les différents endroits de prélèvement, l'aspect et la teinte exacte de la peinture. Après cela on a procédé sur ces échantillons à la détermination des liants, des pigments et des matières de charge utilisés à l'époque. Ces informations ont finalement permis de produire, avec les formulations originales, des peintures avec lesquelles la locomotive à vapeur a été repeinte.

Pour ces analyses, l'Empa a utilisé trois méthodes différentes avec les appareils spéciaux correspondants. La localisation visuelle et la distinction des différentes couches de peinture appliquées au 19e siècle ont été effectuées sous un microscope à haute résolution sur des coupes ayant subi une préparation spéciale. Les pigments et les matières de charge de la peinture de ces différentes couches ont ensuite été identifiés sous le microscope électronique à balayage par microanalyse aux rayons X (SEM/EDX) et par interférence des rayons X (XRD). Les types de liants utilisés ont pu être eux déterminés à l'aide de l'analyse par spectroscopie infrarouge des fragments de peinture.

L'équipe de chercheurs de l'Empa - Cornelia Seiler, Thomas Geiger, Thomas Sidler et Martin Tuchschmid – a parfaitement réussi à «dégager» couche par couche la structure du revêtement de peinture original de la locomotive à vapeur Gnome et a ainsi permis de réaliser une restauration «à l'identique» de ce témoin historique important des chemins de fer.

Contact: Dr Thomas Geiger