Journée internationale de la protection de la couche d'ozone

Des «preuves» sur le Jungfraujoch

11 sept. 2003 | MARTINA PETER

Le Protocole de Montréal réglemente depuis le 16 septembre 1987 les substances qui provoquent destruction de la couche d’ozone et contribuent aussi à l’effet de serre. Depuis cette date, le 16 septembre a été déclaré par l’ONU «Journée internationale de la protection de la couche d’ozone». Le Protocole de Montréal a-t-il eu des effets sensibles en Europe? Ou est-ce que les émissions ont au contraire augmenté? Sur le Jungfraujoch, en collaboration avec des partenaires de recherche internationaux, l’Empa mesure les concentrations de ces polluants et en localise les sources.

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La station de recherche de haute montagne du Jungfraujoch, alt. 3580 m
 

Au total l’ONU a reconnu cinquante-huit «journées internationales». Depuis la signature du Protocole de Montréal en 1987, le 16 septembre est une journée dédiée à la protection de la couche d’ozone et cela non sans raison. La couche d’ozone, située dans la partie haute de l’atmosphère, qui protège la vie sur la terre contre les effets nocifs des rayons ultraviolets est mise en danger, cela principalement par certains hydrocarbures halogénés produits industriellement. Le respect des prescriptions sur ces gaz halogénés ainsi que les concentrations et les sources des substances utilisées en remplacement sont les questions auxquelles se consacrent l’Empa et ses partenaires de recherche dans le projet européen SOGE (System for Observation of Halogenated Greenhouse Gases in Europe).

 

Depuis trois ans, la station de mesure du Jungfraujoch réunit des «preuves»

 
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Chromatographe en phase gazeuse de l’Empa utilisé pour l’analyse des gaz halogénés à effet de serre.
 

A une altitude de 3580 m, l’Empa procède depuis le mois de janvier 2000 à la mesure en continu des concentrations de 23 composés halogénés par chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse. Grâce à la situation unique en haute montagne de cette station de mesure, les concentrations mesurées ne sont pas influencées par des émissions locales.

 

De plus, située au cœur de l’Europe, cette station se trouve ainsi en position centrale par rapport aux foyers de pollution potentiels. Pour localiser les régions responsables des émissions et l’évolution de ces dernières, l’Empa est soutenue par les partenaires européens du projet SOGE avec leurs stations du Monte Cimone (Italie), du Spitzberg (Norvège() et de Mace Head (Irlande).

 

Des substances interdites et des produits de substitution aux effets indésirables

Les données recueillies au cours de ces trois dernières années montrent que les concentrations de nombreuses substances interdites par le Protocole de Montréal se sont stabilisées. Par contre celles des composés, eux aussi halogénés, utilisés comme produits de substitutions, ont augmenté considérablement. Ainsi, par exemple, les concentrations de l’hydrocarbure fluoré F134a, utilisé en remplacement de l’hydrocarbure chloro-fluoré F12 dans les climatiseurs des voitures et les réfrigérateurs, augmentent actuellement de près de 20% par année.

Les législateurs ont besoin d’informations précises sur la pollution en Europe pour pouvoir sanctionner les pollueurs avec la rigueur nécessaire. L’Empa leur fournit avec ses partenaires européens des indications précises sur les quantités émises et la localisation précise des sources des gaz halogénés à effet de serre.

 

Localisation des foyers de pollution à l’aide des données météorologiques

 
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Modélisation des régions d’émission du F-134a (en haut) et du F-152a (en bas) en Europe et évolution entre 2000 (à gauche) et 2002 (à droite).
 

Pour localiser l’origine de la pollution, les données recueillies au Jungfraujoch sont comparées avec celles des autres partenaires du projet pour être ensuite combinées avec les données météorologiques. L’analyse des situations météorologiques antécédentes et de leur évolution qui ont déterminé la trajectoire des polluants permettent localiser l’origine géographique de ces substances, le foyer de la pollution.

 

Plus le nombre de données de mesure est élevé, plus précises sont les informations sur le respect des prescriptions sur une période donnée. Il a ainsi par exemple été possible de déterminer que la plaine du Pô avec sa forte densité industrielle était une zone d’émission importante de la substance de substitution qu’est le F134a.

Texte: Manuel Martin

 

Renseignements:

Dr Stefan Reimann, Lab. Polluants/Technique de l’environnement,
Tél. 01 823 46 38, e-mail:

 

Rédaction:

Martina Peter, Section Communication/Marketing,
Tél. 01 823 49 87, e-mail: