Le prix Mirko-Ro porte le nom du directeur de lEmpa de 1924 à 1949 sous la direction duquel cette institution a acquis une renommée mondiale. Cette distinction une médaille dor créée par lartiste suisse Hans Erni - décernée pour la première fois en 2005 à loccasion de lanniversaire des 125 ans de lEmpa honore luvre en science des matériaux et en sciences de lingénieur de personnalités du domaine de la construction. Après Alfred Rösli, Aftab Mufti et le constructeur de ponts mondialement connu Christian Menn, Walter Muster est le quatrième lauréat de ce prix. Du big bang à la conquête de lespace Le directeur de lEmpa Louis Schlapbach a ouvert cette manifestation avec un exposé sur le développement des méthodes dorientation dans lespace et dans le temps. Il a présenté de manière exemplaire le développement de la navigation et montré comment celle-ci avait marqué notre vision du monde, cela des premières cartes maritimes au système de positionnement global par satellites. A côté de la soif de connaissance des hommes, il a fallu pour cela aussi des instruments de mesure précis. La mesure du temps en particulier représentait un défi important, comme la montré Louis Schlapbach avec des exemples de chronomètres de marine historiques, produits high-tech de leur époque. Aujourdhui les systèmes techniques modernes permettent de sorienter avec fiabilité et en toute sécurité dans les trois dimensions, dans lair ou même dans lespace. Mais déterminer son but, se diriger avec sûreté vers une destination et maintenir le cap, cela demande toujours comme par le passé de nombreuses aptitudes précisément celles dont a fait preuve Walter Muster à lEmpa au cours de ses années à lEmpa. Cest de lintuition que naît linnovation Jarmila Woodtli, collègue de recherche et de travail de longue date de Walter Muster durant de nombreuses années, sest ensuite penchée sur le thème du savoir et du non-savoir et ainsi sur des questions philosophiques telles que: Est-ce que notre non-savoir ne saccroît pas avec lélargissement de notre savoir? Cette spécialiste de la microscopie électronique, elle aussi depuis peu à la retraite, sest référée au philosophe Blaise Pascal qui a tenté de répondre à cette question au 17e siècle déjà. Pascal compare le savoir disponible à une sphère qui nage dans un océan de non-savoir et qui se dilate sans cesse par une constante transformation active du non-savoir en nouveau savoir. Inévitablement, avec ce processus de croissance, ce nest pas seulement le volume de la sphère qui augmente sans cesse mais aussi sa surface, soit linterface entre le savoir et ce qui reste encore inconnu. Et cest précisément cette interface qui est particulièrement captivante car cest là que chaque jour grâce aux efforts de recherche et aux processus cognitifs se crée du nouveau savoir. Aujourdhui la vitesse à laquelle le savoir de lhumanité saccroît dépend avant tout de conditions cadres telles que la promotion et la politique de la recherche ainsi que les codes de conduite éthique. Jarmila Woodtli est davis que les conditions les plus importantes pour développer des connaissances innovatrices sont toutefois des qualités telles que la curiosité, la créativité et en particulier lintuition des chercheuses et des chercheurs. En partant de la logique, cest lintuition qui seule permet de déboucher sur linnovation. |